Les habitants des petites villes et des zones rurales sont dotés depuis quelques mois d’une adresse utile par sa précision mais souvent sans rapport avec la dénomination ancestrale des lieux-dits. Les toponymes – ou noms de lieux – ont été créés et ont évolué au cours des siècles. Ils témoignent des langues pré-celtique, gauloise, romaine, wisigothique, occitane qui ont précédé le français. Leur nombre a déjà considérablement diminué lorsque les parcelles numérotées du plan cadastral ont remplacé la dénomination vernaculaire et la liste des riverains que les notaires du XVIIIe siècle utilisaient. L’établissement du plan cadastral dit napoléonien au début du XIXe siècle par des agents qui n’étaient pas forcément originaires du lieu et avaient pour interlocuteurs des Périgourdins qui pratiquaient essentiellement l’occitan a souvent provoqué des altérations des toponymes. De nombreux articles existent sur ce sujet, y compris sur le site de l’IGN et sur celui de la SHAP. Aujourd’hui, le danger qui menace l’existence des toponymes est lié à l’application de la loi sur l’adressage. Depuis le 1er juin 2024, la loi dite 3DS de février 2022 impose aux communes d’identifier toutes les adresses par un nom de voie (avenue, rue, chemin, impasse, passage...) et un numéro unique. Le délai accordé témoignait de la prise en compte des difficultés prévisibles sur le plan matériel (coût financier et humain important pour les petites communes) mais aussi des résistances aux changements et à l’abandon de dénominations ancestrales. |