Le trône du roi des Chauzes

Numéro 51 - août 2024

Le trône du roi des Chauzes à Antonne-et-Trigonant

 

 En bordure de la forêt de Lanmary, près du village des Chauzes, une courte promenade offre aux marcheurs plusieurs curiosités : le « trône » près d’un rocher à cupules, un empilement rocheux semblable à un menhir appelé « le roi des Chauzes », le cluzeau de Borie-Belet et un peu plus loin un cimetière mérovingien. L’ensemble a été considéré comme un lieu de culte et a suscité de nombreuses légendes.

        En 1821, dans les Antiquités de Vésone, Taillefer décrit le site :

      En fait, Taillefer confondait le trône et le Roi des Chauzes qui est une sorte de menhir décrit plus loin...

      En 1877, le marquis de Fayolle photographiait le « trône » et organisait avec des membres de la SHAP une « expédition » (sic) et des fouilles pour dégager le cluzeau de Borie-Belet (cf. BSHAP 1877 et 1878).

Le trône, photo sur plaque de verre 1878 (photothèque SHAP PV134_01)

 

        L'association La Pierre Angulaire 24 a réalisé en 2011 un dossier très complet : description, situation géographique et cadastrale, relevé photographique, historique des sources. Alors que la colline semble dénudée sur la photo du marquis de Fayolle, le trône est actuellement entouré de végétation. 

        L'esplanade rocheuse au-dessus du trône est creusée de cupules reliées entre elles par des rigoles d'un centimètre de profondeur. Le marquis de Fayolle y voyait "des traces de rites ou de pratiques cultuelles". La trace d'une empreinte de pied gravé sur la marche près du dossier est, d'après le Dr Marcel Baudouin, "le signe d'un poste d'observation dédié au dieu soleil néolithique".

 

     Le Roi des Chauzes, ou pic de Chauveyrou, se dresse sur le versant du vallon opposé au trône et l’alignement des deux sites correspond à la direction du soleil levant au solstice d’hiver. C’est un empilement naturel de blocs calcaires.

      A une centaine de mètres du Roi des Chauzes, un cluzeau, déjà signalé par Joseph de Mourcin, a été dégagé à l’initiative de membres de la SHAP en 1878 et un compte-rendu a été publié dans le Bulletin. Il est actuellement signalé par un panneau explicatif qui mériterait un rafraîchissement.

 

     Une tranchée à ciel ouvert donne accès à un corridor d'une hauteur de 1,40 m qui a été dégagé sur une dizaine de mètres.

       Ces curiosités, naturelles ou aménagées, regroupées sur un espace réduit, ont excité les imaginations et ont été la source de légendes et de théories parfois fumeuses sur des cérémonies antiques et des sacrifices sur les rochers à cupules mais l'ensemble du site mérite une visite !

Pierre Besse

‍Sources et compléments :

  • BSHAP 1878 (en ligne sur Gallica)
  • Photothèque de la SHAP : autres photos du site de Chauzes
  • Bibliothèque de la SHAP : Fonds Serge Avrilleau
  • Lavigne Dominique, Journal du Périgord
  • La Pierre Angulaire, dossier détaillé de 14 pages
  • Cabirol James, Antonne-et-Trigonant, éditions La Lauze, 1997
  • Carrère Jean-Claude, Article, Subterranea , n°32, 1979
  • Taillefer Wlgrin de, Antiquités de Vésone, tome I, 1821, page 184
  • Fayolle marquis de, Le rocher à cupules de Borie-Belet, 1913
  • Coordonnées GPS : 0° 49' 54"  / 45° 14' 36"

Société Historique et Archéologique du Périgord

18 rue du Plantier 24000 Périgueux

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