Témoignages de reconnaissance laissés par les Alsaciens évacués en Dordogne en septembre 1939

Numéro 59 - avril 2025

Témoignages de reconnaissance laissés
par les Alsaciens évacués en Dordogne en septembre 1939

En septembre 1939, environ 80 à 100 000 habitants du Bas-Rhin furent évacués en Dordogne. Presque toutes les communes de notre département en accueillirent.

Après un temps d’adaptation, les deux populations nouèrent des liens amicaux et les Alsaciens se montrèrent reconnaissants de l’accueil reçu, ce dont témoignent les jumelages instaurés après-guerre : sur 19 communes alsaciennes évacuées en Dordogne, 13 sont jumelées avec leur commune périgourdine d’accueil. En témoignent également les plaques commémoratives apposées dans les églises, sur des monuments aux morts, dans des cimetières, sur des bâtiments, à la gare de Périgueux… Un peu partout, en Dordogne comme en Alsace, des noms de rues ou de places rappellent les liens noués durant la dernière guerre.

Place de Marckolsheim au Bugue

Plaque apposée à la gare de Périgueux en décembre 2019

 

 

 

 

On trouve aussi dans les églises de certaines communes des témoignages de reconnaissance sous forme de statues ou de vitraux.

A Eglise-Neuve-de-Vergt, un vitrail représentant sainte Odile fut offert par les réfugiés alsaciens strasbourgeois. Il fut inauguré le 15 décembre 1940 conjointement par Mgr Ruch, évêque de Strasbourg, et Mgr Louis, évêque de Périgueux[1].

 

 

 

 

A Sainte-Marie-de-Chignac, au-dessus du porche d’entrée, se trouve une statue d’une Vierge avec l’enfant Jésus qui fut offerte à l’église par des réfugiées alsaciennes strasbourgeoises. Cette statue fut installée en grande pompe le 25 mai 1941, jour de la fête des Mères, en présence de nombreux notables alsaciens dont l’évêque de Strasbourg, Mgr Ruch[2].

 

 

 

 

 

 

A Trémolat furent évacués des habitants de Gerstheim. Dans le cimetière de la commune se trouve une chapelle, la chapelle Saint-Hilaire, qui était en très mauvais état après-guerre. En 1965, le conseil municipal décida de la reconstruire avec les artisans et de nombreux bénévoles de la commune. Ce sont les habitants de Gerstheim qui ont offert, en reconnaissance pour l’accueil reçu, les vitraux réalisés par le maître verrier P. Becker[3].

 

 

Le 4 septembre 1993 fut inaugurée l’église de Bannes restaurée grâce à une contribution de la ville jumelle de Rhinau qui a, à cette occasion, apposé ses armoiries sur un des murs de l’église : une statue de saint Michel terrassant le dragon a été offerte par un généreux donateur de Rhinau[4]

 

 

A Saint-Vincent-de-Connezac furent accueillis des Strasbourgeois du quartier de Neudorf. Parmi eux, un sculpteur renommé en Alsace, René Hetzel (1902-1972). Pour remercier les Périgourdins de leur accueil, il offrit à la commune deux statues : l’une se trouve dans l’église, l’autre, Connezac donnant à boire à Neudorf, devant la mairie[5].

Le mémorial dans l’église de
Saint-Vincent-de-Connezac

Connezac donnant à boire à Neudorf

 

Catherine Schunck  

 

  • [1]  L’Argus du Périgord du 18 décembre 1940
  • [2] L’Echo des réfugiés du 15 juin 1941, L’Argus du Périgord du 1er juin 1941
  • [3] Sud Ouest du 3 mai 2012
  • [4] Témoignage de Sébastien Landat, adjoint au maire de Beaumont, dont la famille habite Bannes depuis 1750.
  • [5] Mairie de Saint-Vincent-de-Connezac, site https:/alsace-collections.fr

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