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Un budget sous le sapin
Bientôt décembre, ça sent le sapin (au sens littéral) et c'est la saison des budgets. Celui du Canton, déjà, qui sera saignant, et celui de la Ville, avec la Droite et assimilé.es qui espèrent que le Conseil administratif prendra la responsabilité de faire saigner. C'est un peu Noël à Halloween, et ça doit certainement justifier que les calendriers de l'Avent soient déjà de sortie dans les commerces, alors qu'octobre n'est pas terminé.
On aura néanmoins eu un bon spectacle de fin d'année (et je ne parle pas de la Revue), une pièce tragi-comique qu'on espère en pas plus de 4 actes car ça commence à faire long:
Acte 1- On fait baisser les rentrées fiscales au niveau cantonal (on appelle ça une réduction d'impôts, ça enfume mieux).
Acte 2 - On constate que selon les prévisions, les recettes fiscales baissent et on est très étonné.es de voir qu'il "manque de l'argent", comme si c'était par l'action du Saint-Esprit (c'est bientôt Noël après tout, mais on le connaissait plus clément). On en conclue que pas le choix, l'Etat, qui par définition est autant liberticide que dépensier, doit moins dépenser.
Acte 3 - On dit en Ville que c'est parce que la gauche ne sait pas y faire et ne sait pas compter, et encore moins gérer, qu'il y a un gros déficit, et on refuse de discuter ce qui nous est présenté en renvoyant la copie dans la figure du Conseil administratif. La copie et surtout la responsabilité d'aller s'amputer, de l'aile ou de la cuisse, parce qu'il ne faut pas dépenser quand on n'a pas de sous - ça parle aux électeur-ices vu qu'on en est toutes et tous là.
Acte 4 - En cours d'écriture par le Conseil administratif à majorité de gauche, qui je l'espère continuera à tenir le cap d'un budget juste, solidaire, responsable voir même (j'ose tout) anti-cyclique.
Je ne vous répète pas ce qui a été dit (et bien dit) dans la dernière newsletter par nos copres. L’austérité, c’est un trou qu’on creuse en prétendant en sortir. Demandons à la Droite d'arrêter de transférer (au sens de la psychologie clinique) sans fin: une ville n’est pas une entreprise, ni un ménage, relisez Adam Smith (qui doit faire autant de backflips dans sa tombe car il est mentionné dans la présente newsletter, que car celles et ceux qui se réclament de lui défendent l'austérité comptable) !
La Ville (l'Etat quoi), n’a pas pour mission de faire plaisir aux tableaux Excel, mais de garantir des droits. Défendre le budget, c'est investir en servant l'intérêt général, c’est empêcher qu’on ne déplace l’addition sur celles et ceux qui n’ont pas ou n'auront plus les moyens de la payer. Genève sans budget solide, c’est une ville vitrine : jolie sur la carte postale, mais qui abandonne celles et ceux qui y vivent vraiment.
Olivia BESSAT-GARDET, membre du comité chargée de l'accueil des nouvelleaux membres
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