Hasard, héritage et création
Certains projets naissent d’années de travail; d’autres, d’un simple échange au comptoir ... de La Frange ...
Je vous raconte. Le 12 septembre dernier, une cliente entre à La Frange pour acheter de la laine. En passant à la caisse, elle remarque des cartes postales illustrées de tableaux. "Ce sont des œuvres de mon grand-père", lui dis-je. C’est alors que commence une conversation inattendue, qui dévoile une coïncidence presque irréelle : son beau-père n’est autre que Bruno Pulga, peintre abstrait italien (1922-1993).
Bruno Pulga obtient une licence en arts à Bologne avant de poursuivre des études d’architecture à Venise puis à Florence. Il se forme à l’Académie des Beaux-Arts de Bologne sous la direction de deux grands noms de la peinture italienne : Giorgio Morandi et Virgilio Guidi. Morandi (1890-1964), souvent comparé à Cézanne, est considéré comme l’un des grands peintres italiens du XXe siècle.
En 1955, Pulga organise sa première exposition personnelle, introduite par l’historien de l’art Francesco Arcangeli. C’est aussi cette année-là que le musée de Bologne acquiert l’une de ses œuvres. Sa carrière le mène ensuite à exposer à Londres, Munich, Berlin, puis à Paris, où il s’installe en 1961. Là, il se lie d’amitié avec de nombreux artistes français et internationaux : Music, Gischia, Hartung, Pignon, Barbarigo…. L’État français ajoutera même une de ses œuvres à ses collections.
Mais revenons à la discussion de comptoir du début, car le plus incroyable restait à venir: la cliente m’apprend qu’elle a vécu à Aoste. Je lui confie alors que j’essaie désepérément depuis des années de retrouver un cousin valdotin que je n’ai pas vu depuis 25 ans, et qui a pourtant marqué ma jeunesse. Dans la lancée, je lui donne son nom. “Je le connais ! Sa fille est une amie de mon fils !” s'exclame-t-elle.
Une série de connexions familiales oubliées, d’amitiés croisées, et de souvenirs réveillés vient alors redonner vie à un artiste discret mais essentiel.
L’exposition issue de cette rencontre fortuite rassemble cinq Volti (Visages) que Pulga métamorphose en paysages, à l’encre de Chine.
Dans ce texte, Sylvio Acatos, journaliste et critique d’art, évoque l’œuvre de Bruno Pulga avec une grande finesse et sensibilité.
Un immense merci à Giulio Pulga.
Bruno Pulga - Volti - du 29.04 au 25.07.25
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