Themanews n°30 -  19 novembre 2024
Interview : Monique Delarze - Delarze Marketing et Communication
Photo : médias de l'UPSA

Samantha Loup

Première du Canton de Vaud en CFC de mécanicienne mais ce n'était que le début !

 

Pouvez-vous vous présenter ?
Je m’appelle Samantha Loup, j’ai 29 ans et je vis au Brassus. J’ai grandi à Rolle et suis moitié suédoise et moitié suisse. Après ma scolarité, durant laquelle je me suis découverte une capacité et un plaisir à étudier, j’ai voulu devenir mécanicienne. Et cela bien qu’il n’y ait eu personne de manuel dans mon entourage (ma mère était esthéticienne, ma sœur styliste-modéliste-couturière et coiffeuse et mon père expert-comptable) et que je ne savais que départager un tournevis à croix d’un tournevis plat. Mais, craignant de ne pas être assez douée manuellement, je me suis dirigée vers des études commerciales. J’ai obtenu mon diplôme d’école de commerce, puis travaillé dans une fiduciaire où j’ai compris que l’ambiance de bureau ne me convenait pas. J’ai alors tout quitté pour passer quelques mois au Japon afin de perfectionner la langue et vivre pleinement la culture de ce pays. C’était en 2014. A mon retour, j’ai décidé de suivre ma passion pour la mécanique. La chasse à l’apprentissage n’a pas été facile étant une fille (toujours prise pour une demande d’employée de commerce), mais ma chance m’a été donnée par Marc Bandieri, garagiste spécialisé 4x4 à Bassins, chez qui j’ai obtenu mon CFC de mécanicienne en 2018, finissant première du canton. J’ai ensuite rejoint le Garage du Risoud, au Brassus, où depuis 6 ans je travaille sur des automobiles anciennes et modernes.  

Pourquoi vous êtes-vous tournée vers les métiers de l’automobile ?
Depuis toute petite, ma passion pour l’automobile est innée et s’est transformée en un besoin avec le temps. C'est un aimant qui m'attire irrésistiblement. J’admire la beauté des mécanismes, l'odeur des pneus, de l’huile, et j'ai toujours rêvé de comprendre le fonctionnement de chaque partie d’un véhicule. Dès l’enfance, je m’imaginais conduire, et à 10 ans, je connaissais déjà tous les panneaux de signalisation. Mes petites voitures prenaient autant de place que mes Barbie, et je ne pouvais pas résister à l’envie de repartir avec une miniature après chaque sortie. J’ai appris à apprécier la mécanique comme une œuvre d’art, notamment les moteurs thermiques et leur évolution rapide au cours du dernier siècle. Aimant la précision, les mathématiques et l’histoire, je me suis tournée vers les véhicules anciens, fascinée par leurs systèmes ingénieux et leur capacité à nous relier au passé. Je trouve essentiel de préserver ces témoins du temps pour qu'ils continuent de raconter leurs histoires.

Dites-nous quelques mots sur votre 3ème formation, la restauration de véhicules
J'ai récemment obtenu un Brevet Fédéral de Restauratrice de véhicules, une formation continue nécessitant plusieurs années de pratique. L’entreprise qui m’emploie n’est pas « formatrice » mais plutôt partenaire. L’acquisition des connaissances se fait par le travail mais surtout par des recherches personnelles et supplémentaires. J’ai la chance d’être dans un garage où se trouvent des passionnés d’anciennes voitures. La première volée francophone a rencontré des problèmes d'organisation, notamment de matériel et de place au départ. Malgré cela, l'échange avec les autres candidats et intervenants fut enrichissant, créant un solide réseau. La formation, répartie sur 3 cantons, couvre la période 1945-1980 et nous a donné de bonnes bases pour approfondir nos connaissances dans nos ateliers respectifs. Les cours sont divisés en 8 modules techniques et administratifs, répartis sur deux ans et demi.

Comment s’est passée pour vous la transition entre l’ancien et le nouveau Centre de formation de l’UPSA-VD ?
Le changement de Centre de formation de et à Yverdon-les-Bains, qui a eu lieu l’an dernier, a été un peu difficile pour moi : cela m’a marquée car j’avais fait mon apprentissage à l’Av. des Sports et j’aime mes habitudes. Je suis nostalgique et pas très adepte des changements. Le Centre datait des années 1980 et j’aime quand les bâtiments ont du vécu. Bien que le Centre soit devenu trop petit, j’étais triste de le quitter, et la qualité de l’organisation nous avait permis d’y avoir assez de place. Le nouveau Centre est beaucoup plus grand et moderne, mais plus éloigné du centre-ville. Je dois avouer que d’être parmi les premiers à l’inaugurer a été un moment spécial.

Quels sont les points forts de votre métier ? Et les éléments les plus difficiles ?
Mécanicienne et restauratrice de véhicules sont deux métiers distincts. En tant que mécanicienne, j’adore résoudre des problèmes, mais c’est un métier physique, exigeant pour le corps. Comme restauratrice, j’ai la chance de préserver des « œuvres d’art » mais les budgets des clients peuvent poser un problème par rapport à l’important travail que nécessite la restauration de véhicules. Concernant la combinaison de ces deux métiers, je dirais que de passer d’un véhicule moderne à un ancien dans la même journée, c’est à la fois enrichissant et complexe.

Comment cela se passe pour une femme d’être dans un monde professionnel où les hommes sont très fortement présents ?
Voici mes expériences dans un monde professionnel masculin. D’un côté, être une femme offre des avantages : certains clients sont plus doux, et les gens se souviennent plus facilement de moi. Je reçois parfois des attentions, des petits cadeaux et l’admiration d’autres femmes. Mais de l’autre, je dois constamment prouver ma valeur, surtout quand il s’agit de montrer que je suis capable de faire le même travail qu’un homme. Un jour, on m’a dit que je ne pourrais rien faire avec un marteau à cause de mes "petits bras". Je sais que, comme tout le monde, j’ai mes forces et mes faiblesses, mais elles ne sont pas liées à mon genre. Je compense avec des outils quand ma taille ou ma force ne suffisent pas. C’est vrai que dans l’automobile, le milieu reste encore machiste, mais les mentalités changent, et beaucoup de gens encouragent les femmes. Même sans le vouloir, certains ont des préjugés. Moi aussi parfois. Je suis reconnaissante envers les femmes qui se sont battues pour nos droits, car grâce à elles je peux aujourd’hui exercer mon métier.

Quels sont vos projets d’avenir ?
J’aimerais bien sûr continuer dans ma spécialité. Quelque chose qui me plairait serait de pouvoir enseigner ce qui me passionne, donc les véhicules anciens. Pour l’instant, j’espère déjà pouvoir développer notre activité des véhicules anciens au garage. J’espère aussi un jour pouvoir contribuer au fait que les femmes dans l’automobiles se sentent à leur place. 

Quand vous n’êtes pas au garage, quels sont vos hobbies préférés ?
Je m’intéresse à la course automobile ; comme vous l’aurez compris, j’adore les véhicules anciens et je suis passionnée d’histoire. J’ai aussi une Peugeot 404 de 1964 que j’entretiens et je collectionne des objets anciens. Je fréquente diverses bourses et salons automobiles. Découvrir une ville, fréquenter des brocantes à la recherche d’objets insolites comme des vêtements d’époque, de la vaisselle, une machine à écrire et tant d’autres choses encore, me permettent de dénicher mes petits objets à voyager dans le temps. Et pour finir j’aime dessiner, chose que j’essaie de reprendre et d’améliorer.

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1094 Paudex

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