Cercle vicieux de la violence aveugle au Proche-Orient : que fait la Suisse?
Le drame du Proche-Orient dure depuis des décennies et connaît malheureusement une phase particulièrement meurtrière et destructrice depuis un an, dans le territoire de Gaza, et à présent au Liban. Les attaques criminelles menées par le Hamas le 7 octobre 2023, avec encore des dizaines d’otages dont on est sans nouvelles, ont engendré une réponse d’une extrême brutalité de la part du gouvernement israélien. Dans les faits, c’est une prise d’otages de 2.4 mio de personnes, plus de 50'000 victimes (majoritairement des enfants et des femmes) et des destructions incommensurables, sur un territoire qui fait à peine plus que 1,5x la superficie du canton de Genève. Plus récemment, comme on pouvait le craindre, le Liban s’est retrouvé pris à son tour dans l’engrenage.
Face à cette horreur, et au risque d’embrasement général, la Suisse se doit impérativement d’être plus active. L’Assemblée générale des Nations Unies a d’ailleurs confié à la Suisse la tâche d’organiser une conférence sur le Proche-Orient dans les six prochains mois. Alors que nous venons de fêter en grande pompe les 75 ans des Conventions de Genève, la Suisse demeure trop silencieuse sur le sujet, aussi face à d’autres conflits oubliés comme le Soudan ou le Yémen. On ne peut pas s’enorgueillir d’héberger le Conseil des droits de l’homme ou le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) et dans le même temps ne pas assumer ses responsabilités.
On assiste ainsi à une violation aggravée du droit international humanitaire par une multitude de parties. Le droit de se défendre n’autorise en rien à massacrer des populations civiles à grande échelle. C’est une régression digne du Far West… Que va-t-on expliquer aux enfants qui ont survécu à Gaza ou même au Liban? Quel avenir va-t-on leur apporter? La Suisse ne peut pas faire de miracle, mais doit s’engager activement, négocier et s’exprimer plus clairement.
Sami Kanaan, Conseiller administratif de la Ville de Genève
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