Répondre au climat anxiogène par ce qui nous lie
Nous nous trouvons à un carrefour historique marqué par un climat politique de défiance croissante. La polarisation idéologique et les tensions sociales atteignent des sommets inquiétants en Europe, suscitant des préoccupations légitimes quant à l'avenir de nos sociétés démocratiques. Aux portes de la Suisse, plusieurs nations sont témoins d'une dangereuse dérive vers des politiques d'extrême droite, mettant en péril les valeurs fondamentales de liberté, d'égalité et de justice.
Durant cette période anxiogène, c'est près des auteur-es qui nous sont cher-es qu'on peut trouver un peu de sens dans ce chaos général. Gramsci a observé que « la crise consiste précisément dans le fait que l'ancien meurt et que le nouveau ne peut pas naître : pendant cet interrègne, on observe les phénomènes morbides les plus variés. » Cette période de transition entre la fin d'un système et l'émergence d'un autre est particulièrement vulnérable aux dérives autoritaires et aux extrémismes.
Chomsky a vivement critiqué cette montée de l'extrême droite, en déclarant : « La montée de l'extrême droite est une réaction à la dégradation des conditions de vie et à la perte de sécurité. Les politiques néolibérales des dernières décennies ont contribué à cette situation, créant un terreau fertile pour le populisme et l'autoritarisme. » Cette observation éclaire les mécanismes sous-jacents de la désillusion populaire et la tentation de solutions autoritaires face à des crises socio-économiques.
En écho à cette analyse, Hannah Arendt nous a prévenus que l’érosion des normes démocratiques et le mépris des valeurs humanistes sont les prémices d'une société autoritaire. Elle a notamment écrit que "Le totalitarisme a trouvé son modèle de comportement dans l'humanité atomisée et solitaire de la société de masses."
Nous devons redoubler d'efforts pour lutter contre l'érosion de la confiance de la population envers "le politique" et les institutions qui structurent notre vie démocratique. En soutenant les initiatives qui renforcent la cohésion sociale et les principes démocratiques, l'inclusion et la solidarité, nous contribuons activement à contrer cette vague de défiance. Il est plus que jamais temps de nous retrouver, de nous unir et de continuer à discuter, même si l'on n'est pas d'accord.
C'est pour cette raison que nous vous invitons d'ores et déjà à noter le 30 août dans vos agenda, qui sera l'occasion de célébrer notre nouvelle maire et camarade Christina Kitsos, elle qui se bat en première ligne, à la tête du Département de la cohésion sociale et de la solidarité pour que les digues contre le totalitarisme ne cèdent pas, et pour nous rappeler, toujours, ce qui nous lie.
Olivia Bessat-Gardet et Manuel Zwyssig, Coprésident·es du comité du PSVG
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