Après l’évacuation du mât de grue ayant soutenu la charpente du cinéma depuis l’incendie du mois d’août, les poutres en aluminium qui formaient l’écrin ayant accueilli plus de 1200 films depuis les années 50 seront démontées. Cette opération délicate relancera les travaux en vue de l’inauguration du Centre Plaza Cinéma en 2026 et permettra la restitution du toit qui retrouvera son esthétique d’origine.
Dès l’aube, la rue du Cendrier est fermée à la circulation et déjà elle est en effervescence. Alors que le voisinage dort encore et que les bureaux et les commerces environnants sont fermés en raison du jour férié, les équipes travaillant à la renaissance du Plaza sont à pied d'œuvre pour une importante opération de démontage qui va durer toute la semaine.
Ce matin, un grutier est arrivé pour retirer le mât de grue rouge qui surplombait la salle de cinéma depuis l’été dernier, soutenant les six poutres en aluminium qui formaient le toit emblématique du cinéma. Le mât a été manoeuvré tel un mikado géant entre les bâtiments du centre-ville de Genève, puis chargé sur un camion-remorque pour être évacué.
Demain marque le début d’une opération encore plus délicate : le démontage des poutres en aluminium – considérées comme la "substance historique" par les gardien-ne-s du patrimoine – fortement endommagées lors de l'incendie de l'été dernier.
Photo Nicolas Lieber
Toutes les poutres seront retirées, à l'exception de celle qui a subi le moins de dommages et qui est située le plus près de la rue du Cendrier ; elle sera restaurée et consolidée, et demeurera en tant que témoin presque intact de l'histoire du cinéma.
Les cinq autres poutres seront déboulonnées et retirées à l'aide d'une grue. Le dessin et la structure de la charpente du Plaza, conçus par l'architecte Marc J. Saugey, étaient particulièrement novateurs et audacieux au début des années 50. L’une des poutres sera entièrement démontée et minutieusement analysée afin que les architectes puissent assurer la restitution fidèle du toit. Les autres seront conservées dans le but de restaurer celles qui pourront l’être et assurer que, malgré une perte de la substance historique, la toiture puisse retrouver l’intégrité de son esthétique d’origine.
L’ensemble de l’opération est extrêmement complexe, car il est difficile de prévoir la répartition des poids dans les poutres et le mouvement de l’ensemble de la structure une fois que la première poutre sera désolidarisée. Ce sont les cordistes, qui ont passé l’après-midi à installer une véritable toile de cordes au-dessus de la salle, qui vont opérer au-dessus de la structure.
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